Les Juifs, une élite ennemie en URSS
Kevin B. MacDonald
À la faveur d’un très long compte rendu de l’important ouvrage de Yuri Slezkine, Le Siècle juif, l’auteur démolit ici de façon particulièrement rigoureuse et documentée l’imposture énorme que constitue le récit officiel et soigneusement expurgé du rôle — en fait déterminant — joué par les Juifs dans l’histoire du communisme léniniste puis stalinien. Quant au titre cinglant de son étude, c’est une réplique à la thèse de Daniel Goldhagen selon laquelle les « Allemands ordinaires » auraient été « les bourreaux volontaires de Hitler ».
Peuple diasporique, les Juifs, à la différence des Chinois d’outre-mer, ont formé en Europe de l’Est une élite politique et culturelle ennemie des cultures traditionnelles. Habités par une haine rendue plus sophistiquée et justifiée par un vernis marxiste, les extrémistes de gauche juifs n’avaient en rien renoncé à leur judéité et ne pourfendaient pas le capitalisme en êtres libres de toute attache ethnique.
L’auteur aborde également plusieurs autres sujets essentiels : la consécration des Juifs en tant que « peuple élu du monde occidental » comme fruit de l’activisme juif consécutif au soutien à l’État d’Israël lors des guerres de 1967 et 1973 ; les mouvements intellectuels juifs anti-identitaires aux États-Unis après 1945 et la légendaire animosité juive envers les conservateurs religieux blancs ; le déclin des Juifs en Russie, largement compensé par leur formidable montée en puissance en Europe occidentale et aux États-Unis depuis plus d’un demi-siècle.
En conclusion, il apparaît que l’influence juive croît et décroît, car l’histoire n’a pas de fin.
80 p. Indisponible jusqu'en novembre.